Place publique

Maître du jeu Nombre de messages : 16 Age : 44 Date d'inscription : 24/10/2008

C'était le grand jour: Le président de la République, Marc Raéllis va s'entretenir avec son peuple avant de répondre aux questions des journalistes ayant réussi à se procurer des places pour couvrir l'évènement. Le sujet ? Comme d'habitude, cela concernait aussi bien la sécurité, l'emploi ou encore le commerce. Le peuple était inquiet pour de multiples raisons mais Raéllis disposait d'un statut, d'un nom en quelques sortes.

Sharinor était la planète la plus peuplée et la foule se rassemblait peu à peu sur les pavés de cette place surplombant le reste de la ville. Bien sur, des agents de la FSR rôdaient dans les environs pour assurer la sécurité...

L'heure de la confrontation avait sonné, le Président Raëllis allait donner au peuple les explications qu'il attendait. Je n'étais pas dupe, ce ne serait encore une fois qu'une énième façon de faire taire les rumeurs et de reprendre le contrôle de la situation. Le peuple était inquiet, mais un mot de leur héros allait ranimer leur confiance. Je soutenais cet homme qui avait bercé mon enfance de ses discours politiques et plein d'espoir pour des peuples au passé tumultueux. Ma fortune et mon nom me donnait quelques avantages, et pour le bien de mon business personnel la République ne devait être renversée sous aucun prétexte. Ce n'était pas tant par intérêt, cet homme m'inspirait un profond respect sans que je ne puisse en connaître l'origine.

Les vitres teintées de la limousine voyaient défiler les rues et avenues de la capitale, tandis que mes yeux ne faisaient que les survoler pensivement. Mon bras droit sur l'accoudoir, un verre à la main, mes pensées dérivaient sur les quelques affaires urgentes à régler aujourd'hui même. La vitre séparant le compartiment chauffeur et propriétaire s'abaissa soudain, dévoilant le dos de Edgard, mains sur le volant. Il lança un bref regard dans le rétroviseur.

Edgard : "Nous arriverons dans deux minutes, Monsieur."

"Bien, merci Edgard."

Je réajustais mon costume neuf, tout juste sorti du tailleur. Je l'avais commandé pour cette occasion spéciale, puisque certainement convié à une réception qui succèderait cette entrevue entre le peuple et son dirigeant. La voiture s'immobilisa alors, tandis que dehors, les murs gris d'un parking privé avait remplacé les buildings s'élevant à perte de vue. La portière s'ouvrit, me laissant le passage libre pour rejoindre les coulisses de cet événement.
J'attrapai ma mallette brune, trônant sur la banquette à ma droite et sortis en remerciant mon chauffeur.

Le sol émit quelques claquements sous mes chaussures, l'écho se perpétuant dans les recoins du parking. D'autres riches industriels quittaient leur véhicule pour bifurquer dans ma direction. Je pris l'ascenseur et arrivai à l'étage désiré. Des personnages connus de l'entourage du Président se dessinait au fur et à mesure que mes pas me portaient plus en avant dans cette salle décorée. Je saisis une coupe de champagne qu'un serveur me présentait sur un plateau d'argent, et la portai à mes lèvres, une main dans ma poche.
Je serrai quelques mains, avant de me diriger vers le buffet. Le Président n'allait pas tarder à arriver, et nous irions rejoindre le balcon privé réservé aux personnalités de cette galaxie afin d'écouter son discours...

L'heure tant attendue était arrivée et je comptais bel et bien assister au speech du Président. Même en temps en de crise, je parvenais à obtenir un chiffre d'affaires raisonnable et cela grâce à un de mes fidèles clients: la République de Sharinorsha. Il était donc préférable pour moi d'être présent lors de cet évènement, histoire d'entretenir mes relations. Je quittais mon bureau, qui était aussi le lieu de mon domicile, deux heures avant l'heure annoncée pour le discours de Raëllis. Vêtu d'un costume noir, confectionné sur mesure par un artisan de Sharinorsha et de chaussures de costard dont on pouvait presque voir son reflet en les regardant, je pris la peine de descendre du building de la Wade Enterprise afin de rejoindre une des limousines mises à disposition des VIP.

Sur le trajet, je repensais à un bon nombre de choses. Le paysage urbain défilait devant mes yeux tandis que je me souvenais de l'arrivée au pouvoir de ce fameux Raëllis. Il disposait d'un nom et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne laissait personne indifférent. Un bon nombre de personnes se souvenaient de son passé glorieux tandis que d'autres se méfient de plus en plus en raison de certaines polémiques. Pour ma part, je ne comptais pas oublier le passé mais cet homme n'avait pas mon soutien inconditionnel. Quelque chose me disait que le pouvoir pouvait le rendre différent. Bien sur, c'était bon pour les affaires de mentir mais il y aura bien un moment ou il faudra choisir et être clair dans son jeu.

En arrivant au parking le plus proche de la place du palais, c'était l'effervescence.On y retrouvait les personnes les plus fortunées de cette galaxie. Industriels, politiques et j'en passe. Le dispositif de sécurité était aussi impressionnant et je ne pensais pas qu'il s'agissait uniquement d'une mesure traditionnelle de sécurité. Par la suite, je montais dans l'ascenseur, croisant certaines connaissances parlant "business, sport et gonzesses". Une fois arrivé à l'étage désiré, je ne tardais pas à attaquer le buffet réservé aux invités. Quelques toasts se retrouvaient assez rapidement dans mon estomac. C'est alors que je croisais Rafael Alvaro que je pouvais reconnaître grâce au badge qu'il portait au niveau de sa poitrine. J'avais pu lire dans le journal qu'il était le successeur de l'ancien PDG d'Eden Orbital.

"Monsieur Alvaro, vous avez fait le déplacement depuis Acranor ? je vois que cet évènement vous intéresse...comment vont les affaires?"

Oh je ne connaissais pas encore le personnage et d'un côté c'était l'occasion de m'en faire une première impression. Je terminais mon troisième toast, le savourant autant que le premier.

"Hum, il ne faudrait pas que je continue de la sorte. On va croire que je suis venu uniquement pour le buffet..."

Un sourire se dessina sur mon visage alors que je connaissais bien la vérité. Et c'était bien plus nuancé dans mon esprit. Je ne venais pas en fervent partisan de Raëllis en tout cas même si je le cachais.

Je grignotai quelques toasts, arrosant ses minuscules tartines de luxe de quelques gorgées de champagne. Une voix masculine s'adressa à moi, m'ayant visiblement reconnu. La sonorisation des syllabes et l'intonation de cet homme m'étaient familiers, mais impossible d'y étiqueter un nom. Je ne relevais pas la tête pour autant, continuant de scruter le buffet à la recherche de la perle rare.

"Qui ne s'intéresserait pas à un tel événement ? Je suis un homme qui voyage beaucoup, Monsieur..."

Je me retournai, ne laissant qu'une seconde à peine s'écouler avant de reprendre la parole. Mon regard s'était informé du nom de mon interlocuteur inscrit sur son badge, et se concentrait à présent à détailler son visage pour trouver un quelconque indice d'une rencontre antérieure.

"...Wade. De Wade Enterprise c'est ça ? ...Je suppose que vous êtes ici pour être certain que les promesses du Président ne vont pas à l'encontre de votre politique économique, comme à peu près tout le monde ici."

J'esquissai un sourire, avant de boire une nouvelle gorgée de champagne. Mes yeux observaient les gestes de Aaron Wade, espérant déterminer quel genre d'homme il était, autre que ce qu'on disait dans les journaux ou à la télévision. Il enfournait un autre toast, lançant une plaisanterie à laquelle je répondis par un petit rire.

"Quoiqu'il en soit, on dirait que vos affaires ne vous laissent même pas le temps de déjeuner. Laissez-moi vous inviter à l'occasion, nous pourrons discuter plus confortablement de choses et d'autres."

Je mis ma main dans mon costume, et retirai ma carte de la poche intérieure de ma veste, puis la lui tendis. Un événement comme celui-ci n'était pas tant pour l'avenir de notre galaxie, une réunion de cette ampleur permettait de réunir un carnet de contacts intéressants. J'avais fait ma première rencontre, et étais sûr qu'elle aurait des suites. Wade Enterprise et Eden Orbital se ressemblaient beaucoup au final, pas dans ses finalités, mais dans la manière d'être dirigées. Je rencontrai là un PDG qui frôlait mon âge à première vue, ce qui était rare pour un poste à si hautes responsabilités plutôt occupé par des hommes grisonnants et à l'expérience d'une dizaine de décennies.
Je terminai ma coupe de champagne que je déposais sur le plateau du serveur qui repassait devant nous. Je me demandai si le Président Raëllis ferait une apparition dans cette salle avant de donner son discours. Mon regard s'échappa d'ailleurs vers les autres personnes présentes et les différentes entrées et sorties afin de parvenir à déterminer si l'heure de lancement était proche.

La réponse de l’homme ne m’étonnait pas vraiment. Vu qu’il résidait sur Acranor, qui n’est pas la porte d’à côté, il devait s’intéresser un minimum à cet évènement vu le déplacement qu’il venait de faire.

«Je vois ça… » me contentais-je de répondre à sa première réplique.

Son analyse sur les raisons de ma venue me semblait pertinente mais un peu incomplète. Je voulais aussi savoir ce que Raëllis avait en tête. Il était populaire et il pourrait très bien se servir de sa popularité…qui sait. Cessant de divaguer sur mes pensées, je souriais à mon tour répondant avec une certaine ironie.
«Non..je suis venu aussi pour le buffet… » disais je tout en désignant un toast du regard.

«J’accepte avec plaisir. Cela fait un petit moment que je n’ai pas fait de déplacement sur Acranor…»

Je récupérais la carte que l’homme fort d’Eden Orbital me tendait. La carte vint se loger dans la poche de ma chemise. Puis, je lui donnais la mienne quelques instants plus tard. Il me paraissait assez malin ce qui explique assez naturellement qu’il se retrouve à un tel poste. C’était intéressant d’avoir un aperçu des forces en présence. Bien entendu, si je répondais assez souvent avec une petite pointe d’humour, cela ne signifiait en aucun cas que j’étais naÏf ou le comique de service.

De là où j’étais placé, je pouvais constater une certaine effervescence au niveau de la foule. L’arrivée de Raëllis était imminente. Pour tous les rendez-vous de ce type, il y a toujours quelques minutes de retard. Ce n’est pas nouveau…

Mon regard rebasculait sur Rafael qui, d’un œil plutôt observateur, scrutait la salle et les différents hommes d’affaires, diplomates, politiques présents.

« A priori, beaucoup de monde veut obtenir les bonnes grâces du président… » ajoutais-je subtilement avant de boire une nouvelle gorgée de champagne.

Portant encore les marques de son entrevu avec Phil', Sly débouchait d'une ruelle qui allait bientôt donner sur la place. Les mains dans les poches de sa vestes, cigarette en bouche et coiffure dépravée, le détective déchu fût stoppé par deux hommes en uniforme. Le premier posa sa main sur le torse de Sly qui lui décocha un regard significatif sur ses dispositions envers cet abus de familiarité. Il lui fît comprendre en posant son regard sur la main du garde, puis en plongeant son regard dans les yeux de l'officier. Le second avait une main sur la matraque, prêt à s'en servir au moindre geste brusque. Mais Sly restait pour le moment immobile, attendant de savoir ce qu'on lui voulait.

Garde # 1 : Qu'est ce que vous venez faire ici, avez vous les accréditations nécessaires ?
Le détective se détendît instantanément, laissant surgir sa main droite afin de saisir sa cigarette après avoir tiré une longue latte pour enfumer les deux gardes.
Sly : Depuis quand nos chers concitoyens ont besoin d'accréditation pour écouter notre cher président ?
Le second garde tira la matraque de son fourreau et menaça directement Sly.
Garde # 2 : Ta tête de pouilleux me dit quelque chose ? Tu n'étais pas sur les lieux d'un crash dans les bas fonds il y a quelques temps ?
Le visage de Sly changea très vite d'expression. Une lueur mélancolique émanait de ses yeux pétillant.
Sly : Laissez moi passé, je ne cause d'ennui à personne... Je vous en prie.
Les deux gardes s'échangèrent un regard et retirèrent leur main et matraque respectif.
Garde # 1 : Au moindre problème c'est à moi que tu auras à faire, c'est pigé ?

Ne préférant ne pas répondre à cette menace, Sly s'écarta et pursuivit son trajet jusqu'à la place qui grouillait déjà de monde. Il erra quelques temps au milieu de la foule, se frayant dificilement un passage et regrettant d'être venu assisté à un quelconque meeting. De plus son odeur nauséabond semblait déranger au milieu de tous ces gens étriqués dans leur costume.

Maître du jeu Nombre de messages : 16 Age : 44 Date d'inscription : 24/10/2008

[HJ:Sly, tu aurais pu mentionner le fait que ton personnage se soit déplacé des bas fonds avant de poster ici. Wink

]

C'est enfin l'heure. Le président monta sur la tribune prévue à cet effet. La foule, assez bruyante, devint tout à coup beaucoup plus silencieuse attendant les propos du chef du gouvernement.
Toutefois, Raëllis n'allait pas s'exprimer...ses yeux se levèrent vers le ciel azur. Bien sur, tous ceux qui levaient la tête ne pouvaient distinguer quellque chose d'anormal. Un rictus sur le visage de Raëllis révélait son désappointement, sa colère. On venait d'informer le président via son oreillette, mais....quel était le sujet ?
Il finissait par prononcer quelques mots d'un ton plutôt calme.

Raellis:"Mes chers concitoyens, j'ai le regret de vous informer d'une terrible nouvelle. La station orbitale de Norfolk a été attaquée et semble avoir été...détruite. Je suis dans l'obligation de repousser ce rendez-vous...rentrez chez vous calmement. Merci..."

Sly>En tournant la tête, tu vois un type, un genou à terre, caché derrière une colonne. Il semble sortir quelque chose de son sac et commencer à bricoler...

Rafael et Aaron>Malgré les consignes de Raëllis, la foule paraît assez nerveuse: de l'agitation, des petites frictions...

Aaron Wade accepta mon invitation après s'être saisi de ma carte. Voilà une nouvelle connaissance très prometteuse, peut-être même à terme, un nouvel associé ? Il faudrait lui en toucher deux mots lors de notre futur déjeuner, ici n'était ni le lieu, ni l'endroit.
La foule de politiques et d'hommes d'affaire commençaient à s'agiter, certains d'entre eux avaient probablement été informés que le Président entamait le déplacement vers la tribune et s'étaient empressés de colporter la nouvelle.

Je me retournai vers Monsieur Wade, après avoir attrapé au vol une deuxième coupe de champagne. Même les serveurs semblaient nerveux.

"C'est l'homme le plus puissant de cette galaxie, cela ne me surprend pas. L'avoir de son côté peut se révéler très utile."

Je me penchai légèrement vers lui comme pour lui faire une confidence.

"Mais si vous voulez mon avis, rien ne vaut avoir soi-même les moyens de se défendre."

J'étais avocat à la base, défendre était dans mes cordes. J'étais tout à fait à l'abri du point de vue juridique, je connaissais toutes les ficelles du métier et savait aisément jongler avec les diverses lois en vigueur. Tout ceci servait à tromper le système en place, pour avoir de meilleures fins de mois. Mais ce qui m'inquiétait le plus à l'heure actuelle était la menace rebelle.
En tant que nouveau riche, j'étais moi aussi devenu une cible de choix pour les insurgés. La destruction d'un de mes complexes me feraient perdre des milliards de Sirius.
Un petit groupe d'hommes passa dans la salle, créant un brouhaha parmi les autres encore plus puissant. Je suivais des yeux cette garde rapprochée du Président, ne pouvant que deviner que l'homme fort de Sharinorsha se trouvait au centre.

L'effervescence de la foule retomba soudainement, le silence gagnait petit à petit la salle et les grands écrans s'allumaient sur le Président Raëllis ayant gagné la tribune. Même sur la place publique en contrebas, il semblait que les classes moyennes et pauvres se soient tues. Mes yeux se posèrent furtivement sur Aaron. J'avalai une gorgée de champagne, puis me rapprochai d'un des écrans où s'étaient déjà agglutinés mes chers collègues ou concurrents.
Le regard du Président se posa sur le ciel azur avant qu'un rictus de colère ne vienne déformer son visage. Je fronçai les sourcils, curieux et méfiant, tandis que le brouhaha reprit à voix basse parmi les personnes devant moi.
Raëllis avait-il été informé d'une désagréable nouvelle ?

Nous attendions tous qu'il prenne la parole, ce qu'il fit, mais pas de la manière à laquelle il nous avait convié. Il annula tout simplement l'événement, réduisant probablement à néant tous les espoirs du peuple. Car une telle fuite, bien que urgente après une telle catastrophe, serait pris de la pire des façons : de la lâcheté, et une piètre excuse pour éviter de donner des réponses à leurs questions.
L'agitation reprit dans la petite salle des VIP, les gens commençaient à hausser le ton. On pouvait distinguer de petites frictions entre certains. Un bruit de verre attira mon attention, sur le sol une demi-douzaine de coupes de champagne venaient de s'écraser à terre. Une femme avoisinant la cinquantaine s'en prit au pauvre serveur qui s'était fait bousculé et avait par mégarde fait tomber son plateau. Un homme qui semblait être son mari lui apporta une serviette avec laquelle elle épongea sa sublime robe noire, probablement aspergée d'alcool pétillant.
Je sentais les problèmes arriver à grands pas, et cela ne me plaisait pas.

Je ne me retournai pas face à Aaron Wade, mais m'adressai bien à lui qui se tenait à mes côtés. Il avait suivi les échanges en présence, et pensait certainement à la même chose que moi.

"Je crois qu'il est temps de se retirer, qu'en dites-vous ?"

Je me mis en marche vers la sortie, déposant au passage ma coupe à demi pleine sur une table au hasard. Qu'il me suive ou pas, libre à lui. J'estimai que nous serions bien mieux informés et utiles de chez nous. Et ce n'était décidément pas l'endroit pour faire un scandale, bien trop de personnalités se côtoyaient en un seul même lieu, et beaucoup trop de journalistes couvraient l'événement...

Cette fois-ci, le discours de Raëllis était imminent. Son arrivée sur la tribune fut accompagnée des vivas de la foule. Il y avait de la tension autour de ce rassemblement. Cela se voyait sur les visages des serveurs, des habitants ou encore des hommes de la garde rapprochée de Raëllis. Alvaro semblait faire preuve de perspicacité. Une personne aussi puissante attirait tout un tas de personnes, telle une merde attirant une colonie de mouches à merde. Tout le monde s’entendait merveilleusement bien mais ce n’était que des faux semblants. La seule chose qui intéressait les 90% des VIPs présents dans la pièce, c’était leur chiffre d’affaires.

«Probablement…mais je ne pense pas que la plupart des personnes ici pensent aussi intelligemment que vous. »

Mon regard restait fixé sur la tribune située au milieu de la place publique. Je serais étonné que les rebelles ne tentent rien lorsqu’un tel évènement se produisait. Oh je ne m’en faisais pas vraiment pour mon business contrairement à beaucoup d’hommes d’affaires présents dans la pièce. Raëllis, les indépendants, les rebelles auront toujours besoin de vaisseaux pour se déplacer, pour guerroyer malgré une quelconque crise économique. Je ne m’engageais toujours pas pour le moment, c’était le secret de la survie.

Soudain, mon attention rebasculait sur le moment présent. Quelque chose clochait. Raëllis semblait être destabilisé par quelque chose. Quelques instants plus tard, nous pouvions comprendre que le discours était finalement annulé. Ca allait surement jaser après tout ce remue ménage. Le visage de certains hommes d’affaires semblait changer du tout au tout. Ce n’était pas la menace rebelle qui les agaçait mais le fait que le président ne se soit pas prononcé après avoir financé cet évènement.

L’homme fort d’Eden suggéra de s’en aller, ce qui n’était pas idiot vu la situation. Je fis volte face à mon tour, après avoir poussé un énième soupir. Ou est-ce que tout cela allait nous mener ? et je ne pensais pas à court terme…

Aaron Wade ne répondit rien et me suivit en direction de la sortie. Je passai les portes de l'ascenseur et appuyai sur le bouton menant au sous-sol 1, le parking. Face aux portes métalliques, mes mains étaient venues se croiser devant moi dans l'attente, mes yeux s'étaient posés sur les chiffres qui défilaient sur l'écran digital.

"Nous serons beaucoup mieux informés et efficaces de chez nous. Si la station de Norfolk a bien été détruite, ce n'est que le début d'un enchainement d'attaques qui pourraient nous être fatales."

Une voix féminine à sonorité robotique nous indiqua que nous étions arrivés à destination. Les portes s'ouvrirent sur le paysage gris du parking, couplé aux nuances de couleurs des véhicules en stationnement. Je m'engageai dans l'allée principale, Edgard ne devait pas être loin avec la limousine. Après tout, lui aussi était un citoyen concerné, il a probablement entendu parler le Président Raëllis.

"Nous sommes tous des cibles, Monsieur Wade. J'espère vous revoir bientôt et dans de meilleures circonstances."

Je m'arrêtai et me tournai vers lui, lui tendant une main afin de le saluer convenablement. Un moteur vrombit à quelques mètres de nous, ma voiture était prête.

Maître du jeu Nombre de messages : 16 Age : 44 Date d'inscription : 24/10/2008

Une fois arrivé à l'étage souhaité, Aaron et Rafael sont les malheureux spectateurs d'une énorme détonation. Le souffle de l'explosion propulsa brutalement Rafael à l'intérieur de l'ascenseur encore ouvert, évitant de justesse Aaron lui aussi propulsé en arrière, accusant au passage de sérieuses blessures aux yeux en raison de l'explosion du système d'éclairage de l'ascenseur.

Heureusement, le bâtiment semble tenir le coup du fait qu'il fut fondé de manière à éviter qu'il s'effondre.

Tous deux sont plongés dans le noir, sévèrement sonnés et coincés par les débris de l'explosion. Heureusement pour eux, les flammes ne se sont pas invitées dans l'ascenseur. Rafael ressent un projectile s'être planté dans sa jambe tandis que Aaron ne s'est pas encore rendu compte qu'il ne voit plus grand chose...

Khadra commence le jeu ici. Elle se trouve isolée dans les toilettes au moment de l'explosion. Elle ressent certaines secousses mais n'a strictement rien et peut sortir des toilettes aisément pour découvrir une scène de désolation.... des débris calcinés en majeure partie.

"C'est pas vrai...! Je devrais faire payer un acompte pour chaque client, 50% du boulot payés d'avance et non remboursable par désistement !"

Grogna-t-elle tout en mâchant son chewing-gum de façon esthétique. Elle entra en trombe dans les toilettes publiques du parking, propulsant la porte contre le mur, indéniablement énervée. Elle avait d'ailleurs oublié que ces talons n'étaient pas de cinq centimètres mais de 12 cm... Khadra se retrouva par terre, hurlant de douleur... Ce n'était pas si terrible que cela, sa cheville n'était même pas foulée, mais elle n'avait jamais appris à être discrète. Elle se releva en se tirant au lavabo et... elle hurla à nouveau. Mais cette fois-ci, ce n'était pas exagéré. Les murs venaient d'entrer en résonance, les plafonds tremblant, du plâtre s'en décrochant et chutant sur la call girl. Une explosion venait de l'assourdir et de la plonger quasiment dans le noir.

Le coeur battant la chamade, la gorge serrée, elle se précipita à l'extérieur des toilettes, sans aucun dommage physique, juste affolée.
Durant plus d'une minute elle avança dans une nuage blanc de plâtre, sans rien voir, toussant à en cracher ses poumons. Les dégâts se dévoilèrent. Tout n'était que débris...
Des toussotements résonnèrent dans le parking en sang de plâtre, et ce n'étaient pas les siens. Khadra accourut vers ceux-ci, des flammes dansaient non loin des bruits humains, une barrière de débris se postant devant les ascenseurs ravagés.

"Oooohééééé...y a quelqu'un ?!"

Cria-t-elle sans penser une seconde que cela paraissait évident. Enfin si, elle se demanda quand même quelque chose...
*Faîtes que les ascenseurs marchent ! Sinon je fais comment pour sortir ?!*

Une fois dans l’ascenseur, nous poursuivions notre discussion avec Rafael. Je me doutais bien qu’il y avait de fortes chances que la situation empire à l’avenir. Les rebelles ne lâcheront rien et Raëllis voudra surement rétablir l’ordre, peu importe les moyens employés. Mais, le plus triste dans cette affaire, c’est qu’il y aurait surement beaucoup de victimes collatérales. Je soupirais, un peu désabusé, mais cela se passait comme ça depuis la nuit des temps.
Nous arrivions à l’étage souhaité, où se trouvait un parking hébergeant les véhicules de bon nombre d’hommes d’affaires, de politiciens…bref de ceux qui disposent de moyens conséquents. Le raisonnement de Rafael, toujours aussi pertinent, tenait la route une fois de plus.

«En effet. Mais, qu’est ce qui nous dit que nous serons plus à l’abri chez nous qu’ailleurs ? »

Rafael me tendait sa main alors que je me trouvais toujours dans l’ascenseur. C’était le moment de terminer cette discussion assez réfléchie.
Soudain, alors que je levais l’avant-bras pour serrer la main de l’homme de qui me faisait face, je pu entendre une détonation d’une puissance phénoménale. Difficile de savoir exactement d’où provenait l’explosion mais une chose est sure, cela ne venait pas de l’ascenseur lui-même. Nous serions déjà cuits…

J’eu à peine le temps de percevoir le vacarme de la détonation que je me retrouvais propulsé en arrière, le dos frappant de plein fouet l’extrémité métallique opposée à la porte de l’ascenseur. Des débris divers vinrent s’abattre devant nous avant que je ne ressente une vive douleur au niveau de mes yeux. Le noir total s’installa dans la cage d’ascenseur et le silence revint peu à peu. Sonné, blessé, j’avais besoin d’un petit moment pour reprendre un minimum, mes esprits.

Quelques toussotements émanèrent du fond de ma gorge à cause de ce nuage de poussière, de plâtre généré par la détonation. Je posais ma main ensanglantée sur mon front, les yeux peinant à s’ouvrir. Je ne pouvais bouger pour le moment.
Soudain, je pu entendre une voix féminine hurler de l’autre côté des débris empallés en travers de la porte de l’ascenseur. Qu’est ce qu’elle foutait là et comment avait-elle réussi à s’en sortir ?

«Ouais…je sais pas si on va tenir longtemps là dedans.»

Je réflechissais quelques instants malgré la douleur que je ressentais un peu de partout sur mon corps.

«M. Alvaro ? vous êtes là ? » disais-je d’une vox forte, espérant qu’il se réveille si il était toujours vivant.

On voyait pas grand-chose dans cet ascenseur…

"Car nous avons les moyens de surveiller notre entourage et toute cette foutue galaxie si l'envie nous en prend. Je suppose que vous avez des dispositifs de sécurité et des hommes prêts à intervenir en cas d'alerte ? Voilà pourquoi il est plus prudent de rester dans nos cages dorées. Enfin...Nous ne sommes pas à l'abri des espions cependant, peut-être avez-vous raison..."

Je fis mine de réfléchir et allai pour lui serrer la main. Un déclic parvint à mes oreilles, mais le temps de prendre conscience de la gravité de la situation, une déflagration propulsa mon corps dans la cage d'ascenseur. Mon visage s'écrasa contre la paroi de fond, de même que mon torse. Mes jambes ne me portèrent plus après la violence du choc, et je m'effondrai au sol dans un soupir. Mes yeux roulèrent avant que mes paupières ne se ferment pour de bon, et mon corps demeura inerte pendant quelques minutes.

Un sifflement aigu dans mes oreilles me contenait dans un brouillard surnaturel. Je percevais à peine les voix qui émettaient des vibrations dans l'air à côté de moi. Non, une paraissait lointaine. Mes paupières clignèrent plusieurs fois, le noir total m'environnait. Je lâchai un gémissement en émergeant doucement de ce songe étrange.
Un grognement de douleur résonna dans l'étroitesse de l'ascenseur meublé par les débris de plâtre et de béton, mon corps n'avait pas supporté d'être sollicité. Je relâchai mollement mes muscles, ne ressentant plus qu'une vive douleur à la jambe. Mes poumons tentèrent de reprendre leur cycle, mais de la poussière semblait s'inviter dans l'air oxygéné. Je toussai sans pouvoir me retenir, m'étouffant plus qu'autre chose car ayant peine à bouger.
Un autre gémissement de douleur surgit de ma gorge desséchée, et un rictus vînt déformer mon visage. Ma jambe me brûlait désespérément mais je ne parvenais pas à voir ce qui me gênait. Je me penchai sur moi-même pour tenter de dégager quelques blocs de béton, dégageai ma jambe et tâtai le blessure. Un projectile était venu se planter dans ma chair, m'ouvrant probablement jusqu'à l'os. Je laissai retomber mon dos contre la paroi, grimaçant encore une fois.

Mes yeux s'étaient partiellement habitués à l'obscurité, et distinguaient à présent une forme sombre à mes côtés. Je tentai d'émettre un son autre qu'un gémissement, cette silhouette devait probablement être Aaron Wade. Je devais m'assurer qu'il n'avait rien, ou presque. Je me rappelai soudainement qu'il venait de s'adresser à moi, mon cerveau ayant capté le message mais avait tardé à le décrypter.

"Je suis là, mais appelez-moi Rafael, je pense que nous ne sommes plus à quelques formalités près vu notre position."

Je tentai de me redresser encore une fois, il fallait qu'on sorte d'ici à tout prix. Attendre les secours serait trop long, ils avaient d'autres chats à fouetter si les rebelles semaient la pagaille dans toute la capitale, et même pour deux milliardaires...

"Rien de casser ? ...Qui est à l'extérieur, j'ai cru entendre la voix d'une femme ?"

Ma main se faufila dans la poche de mon pantalon, j'espérais ne pas avoir perdu mon téléphone portable dans l'explosion. Je le sortis de ma poche et déverrouillai le clavier tactile. Une faible luminosité gagna l'espace clôt de l'ascenseur, illuminant nos visages noircis et salis par le sang. L'appareil indiquait qu'il n'y avait aucune couverture réseau. Cela ne m'étonnait guère, mais j'avais eu une étincelle d'espoir.

"Je crois qu'on va devoir se sortir d'ici seuls..."

Apparemment, deux hommes étaient coincés dans l'ascenseur. Du moins, deux étaient conscients. L'un des deux hommes cita son prénom dans une réplique, un certain Rafael...et aussitôt, malgré ses neurones peu nombreux, elle fit le lien.

["Mon petit cochon ! C'est toi ?!" Oh c'est bon, je rigole...mais j'avais juste trop envie de le mettre Laughing

]

"Rafael...? Celui que je pense ?" Comment pouvaient-ils le savoir ?! "Mon client ?...C'est Minitel Rose !" Ce n'était même pas la peine d'essayer d'avoir affaire avec une callgirl en toute discrétion avec elle...!
Bref, Khadra ne voulait pas perdre un aussi gros client, elle décida donc de se mettre à l'action.

Les débris semblaient bien trop colossaux pour être tirés par la callgirl.

"Bougez pas !" Pouvaient-ils en faire autrement ? "Je vais chercher de l'aide !"
Elle les abandonna, eux mais aussi ses talons, et accourut hors des nuages des poussières, vers une rambarde. Sa voix résonna à tous les étages lorsque elle cria à l'aide. Utile ? Oui...non, futile. Seul son écho lui répondit. L'état du parking était catastrophique...et ceci ne pouvait être qu'une attaque à une telle ampleur.

Son cellulaire sortit de la poche, elle chercha à appeler vainement les secours, priant pour capter de la tonalité sur sa rambarde. Les flammes se faisaient plus dangereuses vers l'ascenseur, il fallait absolument les sortir de là. Ses yeux balayèrent l'horizon. Une pancarte, qui indiquait les escaliers de secours, lui frappa l'esprit. Évidemment ! Pourquoi n'y avait-elle pas pensé ?! Étonnant...

[MJ : Bon je sèche déjà au niveau des plans là Laughing

Peut-elle accéder aux escaliers sans problèmes et y trouver des secours ? Ou doit-elle se débrouiller autrement pour les aider ? J'éditerai pour compléter une fois ma lanterne éclairée Wink

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Maître du jeu Nombre de messages : 16 Age : 44 Date d'inscription : 24/10/2008

De gros débris bouchent la voie dans les escaliers. Aucun signe de la part des secours pour le moment.
De plus, la réception de ton terminal cellulaire est très faible.

Toujours plongé dans l’obscurité, je ne tardais pas à réaliser la gravité de la situation. Je n’avais pas besoin de voir grand-chose pour m’en rendre compte. Je ne cessais de fermer les yeux pour ne pas ressentir cette douleur insidieuse. Je ne ressentais pas d’autres blessures de la sorte mais je restais cloué au sol, dos à la paroi métallique de la cage d’ascenseur. Il fallait un peu de temps pour se remettre d’une telle onde de choc et des blessures qui ont suivi en percutant la paroi métallique.

Rafael : "Je suis là, mais appelez-moi Rafael, je pense que nous ne sommes plus à quelques formalités près vu notre position."

«Je suis bien d’accord… »

Je n’osais pas imaginer ce qui devait se passer dans les rues si les rebelles ont lancé une opération à grande échelle. Etaient-ce bien eux déjà ? Bref, ce n’était surement pas le problème du moment à régler.
Rafael commençait à converser avec la voix féminine que j’avais pu entendre quelques instants plus tôt. Lorsqu’ils prenaient la parole, mon regard se dirigeait instinctivement dans leur direction, m’aidant de mon acuité auditive pour cela. Un sourire apparaissait sur mon visage lorsque je pu entendre le « nom de code » de la jeune femme et lorsqu’elle demanda si il était bel et bien son client. Je me raclais la gorge après un énième gémissement avant de taquiner Rafael.

«Je vois que vous aviez trouvé de quoi vous détendre après ce vrai faux discours… »

La jeune femme nous laissa quelques instants afin d’aller chercher de l’aide. J’espérais de tout cœur qu’elle puisse trouver des secours nous tirant d’affaire mais cela semblait bien mal engagé pour le moment.

« Si les secours arrivent, je présume que ce ne sera pas pour tout de suite. » disais je calmement tout en cherchant mon cellulaire dans ma poche. Celui-ci semblait HS tandis que les autres ne captaient pas le moindre réseau ici.

« Si seulement nous avions pu penser quelques instants plus tôt que nous serions en danger plus tôt que nous pouvions le penser… » disais-je pour moi-même mais d’une voix assez forte pour que Rafael puisse entendre.

La voix féminine passa les barrières des portes de l'ascenseur, et mon incompréhension et ma surprise se dessinèrent sur mon visage. Je fis un brusque mouvement en avant lorsque son nom de code fut prononcé, mais reposa tout aussitôt mon dos contre la paroi métallique, pris d'assaut par une vague de douleur immense dû à ce geste sec.

"Client ? ...Non. Je ne sais pas à quel business vous faites référence, mais vous devez vous tromper."

Notre conversation n'avait certainement pas échappé à Aaron Wade qui me fit une remarque se voulant taquine. Je levai les yeux au ciel, il ne manquait plus que cela, une call girl qui me prenait pour un de ses clients. Si seulement nous pouvions nous voir, elle pourrait démentir cet affreux malentendu.

"Oh ne riez pas ! Pensez-vous vraiment que j'ai besoin d'une professionnelle pour avoir un moment de détente ? L'argent ne fait pas tout. Il ne va pas nous sortir de là en tout cas !"

La call girl nous pria d'attendre ici le temps qu'elle cherche de l'aide. Comment faire autrement ? Nous étions légèrement bloqués et blessés...
Aaron fit une constatation tout à fait pertinente à propos des secours. Oui, ils ne risquaient pas d'arriver de si tôt pour nous sortir de là. Mais pouvions-nous nous en sortir seuls avec l'aide de cette jeune femme ? Une pensée cohérente mais irréalisable passa dans l'esprit de mon compagnon d'infortune.

"Nous ne lisons pas l'avenir Aaron, pas encore..."

Oui, j'étais de ceux qui pensaient qu'un beau jour tout nous serait possible. Les scientifiques inventaient de ces moyens fous pour réaliser tous nos caprices, alors pourquoi pas prédire l'avenir, voyager dans le temps, se téléporter...
Je soupirai, tentant d'apercevoir une esquisse de sortie dans ces débris à présent que la poussière blanchâtre était retombée. Il suffisait d'un peu de lumière, un souffle d'air frais. Car voici qu'un autre problème se posait à nous : si l'air ne filtrait pas, le renouvellement d'oxygène serait impossible, et nous finirions morts asphyxiés d'ici l'arrivée des secours. Cependant, les morceaux de bâtiment qui s'était effondrés sur nous, semblaient trop lourds pour être déplacés...
Mon regard se balada dans l'ascenseur, trouvant le panneau de contrôle probablement hors service, les portes étaient coincées dans leur ouverture, passablement tordues, et...la trappe du plafond, seule sortie atteignable.

"Pensez-vous que nous puissions atteindre l'étage supérieur en passant par la trappe du toit ?"

Il s'agissait d'un travail d'équipe, nous nous aiderions mutuellement. Je ne distinguais que cette petite porte, espoir de sortie, l'obscurité ne serait pas bénéfique à notre avancée, mais il faudrait faire avec.

Le téléphone ne captait rien. Les escaliers étaient bloqués. La callgirl fit une moue, comme si il n'y avait rien d'alarmant dans toute cette affaire.
Ses yeux balayèrent à nouveau le désastre. Le capot du boîtier de sécurité des câbles électriques se balançait dans le vide. Un câble était coupé en deux, capable de fournir une charge de plus de 2000 Volts à un corps vivant. Un sourire passa sur ses lèvres.

Loin de l'extrémité mortelle, elle attrapa le câble et vint le placer au milieu de la chute de béton qui bloquait l'ascenseur. Un peu d'essence de voiture se répandait au sol. Qui dit électricité et eau dit choc d'étincelles, qui dit choc d'étincelles et essence dit...explosion.

"Ne vous approchez pas du béton ! Ca va secouer...juste un peu !"

Khadra retrouva ses toilettes tout en se déhanchant de sa démarche insouciante, versa de l'eau dans un sceau de ménage. Son sourire s'agrandit. Elle resta à une distance de 10 mètres de l'extrémité ouverte du câble.

"Que le spectacle commence..." Gloussa-t-elle comme si une jeune femme de son "rang" venait de trouver la paire d'escarpins de rêve. L'estomac papillonnant d'excitation, elle lança le saut rempli d'eau sur son château, avec un essoufflement exagéré après l'effort du lancé...

Maître du jeu Nombre de messages : 16 Age : 44 Date d'inscription : 24/10/2008

La tentative de Khadra se révèle plutôt risquée. Des étincelles jaillirent des débris. Quelques débris s'affaissèrent sur le sol tandis que le feu se répand, frôlant dangereusement les pieds de Rafael.
Le câble s'extirpa brusquement du tas de débris et se mit à voltiger dangereusement dans les airs du côté de Khadra.

Du côté d'Aaron et de Rafael, l'ascenseur semblait de plus en plus instable. Vous pouvez toutefois distinguer une trappe au plafond, un peu difficile à ouvrir mais vous pouvez y parvenir.

La situation devenait de plus en plus dangereuse et inconfortable pour Rafael et moi-même. L’ascenseur semblait de plus en plus instable au fil des minutes. Je pouvais ressentir les vibrations de cette cage métallique et percevoir les bruits caractéristiques d’un grincement bien reconnaissable.

Et pourtant je m’étais permis une petite taquinerie. Je ne voyais plus grand-chose à cet instant mais pourtant je gardais mon calme. Il fallait juste que je récupère un peu de ce choc violent contre la paroi.
Rafael avait raison sur un point. L’argent ne nous serait d’aucune aide pour nous sortir de ce guépier.

«Dommage, nous ne sommes peut être pas nés à la bonne époque mais si nous avions su que nous allions mourir ici, je pense que nous aurions affronté la situation avec moins de calme et de sang froid…»

Je préférais voir les points positifs. L’avancée technologique est une chose que je jugeais intéressante mais elle n’altérait en rien mon questionnement. Certains s’intéressaient uniquement au développement des technologies et non pas aux effets collateraux qu’elles pourraient engendrer. Soudain , je relevais la tête lorsque mon compagnon d’infortune me parlait de la trappe située au plafond. Comment pouvait il l’a voir ?

«Je ne vois pas grand-chose ici… » disais je d’un air pensif, craintif, espérant que ma vue ne soit pas atteinte.
Soudain, la jeune femme nous annonça qu’il ne fallait pas se rapprocher du béton. Mes sourcils se fronçèrent, me demandant bien ce qu’elle allait entreprendre. Je pu entendre une sorte d’éboulement de débris tandis qu’une odeur bien reconnaissable se fit de plus en plus présente. Une odeur désagréable ressemblant bel et bien à de la fumée générée par un feu parvenait jusqu’à mes narines. Je me redressais tant bien que mal afin de me retrouver debout dans l’ascenseur.

«Je crois qu’il ne faudrait pas trop attendre… »

Ma main tâtait péniblement le plafond de l’ascenseur à la recherche du levier permettant d’actionner cette fameuse trappe…mais difficile d’y parvenir dans ces conditions…

Je soupirais, ne pouvant rien faire d'autre tant qu'une idée lumineuse n'aurait pas frappé l'un de nous. Soudain, la voix féminine brisa le silence pour nous avertir d'un danger. Ne pas s'approcher du béton ? Je humais l'air qui redevenait étouffante, l'odeur de fumée était omniprésente après celle de la poussière de plâtre. Des flammes jaillirent des blocs de béton entassés devant la sortie de l'ascenseur, bien trop proche de mes pieds. J'eus un mouvement de recul, geste que je regrettais après coup car ma jambe me tiraillait.

"Mais elle est complètement tarée cette fille ! Vous voulez nous tuer c'est ça ?!" m'exclamai-je, ahuri.

Aaron eut l'air pressé, et il se releva en essayant d'atteindre la trappe du plafond. Notre cage vacillait presque sous nos poids, elle n'allait pas tarder à s'écraser quelques étages plus bas. Des grincements sinistres résonnaient à mes oreilles comme des avertissements. Non, attendre les secours étaient bien trop périlleux.

Je me redressai à mon tour, basculant mon poids sur ma jambe valide et m'adossai à la paroi pour plus de stabilité.

"Juste le temps de me faire un garrot...J'ai la désagréable impression de me vider de mon sang."

Je retirai ma veste de quelques mouvements amples et la jetai à terre. Je déboutonnai mes manchettes, et arrachai un pan assez large de ma chemise afin de maintenir ma cuisse. Je serrai le nœud au maximum, empêchant le sang de coaguler jusqu'à ma blessure. Le morceau de métal était encore coincé dans ma chair, mais il empêchait aussi mon sang de s'écouler trop rapidement. J'eus un vertige en relevant la tête vers la trappe, me retenant au mur le temps de reprendre mes esprits.

"Allons-y...As-tu trouvé comment l'ouvrir ?"

Mon regard balaya le mécanisme d'ouverture de l'ascenseur, il semblait bloqué par quelque chose. Je m'abaissai pour prendre une pierre pouvant tenir dans ma main et la brandit devant Aaron.

"Laisse moi essayer."

Je pris place en dessous de la trappe, clopinant difficilement mais sûrement. Mon bras s'éleva et de mes deux mains, je tentai de casser la fermeture métallique. Il fallait que ça marche...

"Mais c'est pas possible ??!!" Hurla-t-elle quand son coup ne fit qu'empirer les choses. C'était scientifiquement impossible que les débris de bétons n'aient pas été dégagés sur un diamètre d'au moins 80 centimètres avec le souffle de l'étincelle...

Le gentil câble s'élança d'une véhémence indomptable. Khadra s'étala par terre pour éviter que la charge électrique s'abattent sur elle. Pourquoi avait-elle dû passer par les toilettes ? Elle n'aurait pas pu prendre l'ascenseur quinze minutes auparavant et rentrer chez elle tranquillement ?! Ou se faire un peu d'argent le temps d'une heure ?!

Rafael : "Mais elle est complètement tarée cette fille ! Vous voulez nous tuer c'est ça ?!"

"Tarée ?! ... Chiffe molle ! Faudrait un jour que tu me montres que t'es un homme peut-être !"

Son grognement outré -et vexé- résonna sur tout l'étage, pour que bien sûr son compagnon l'entende...! Et ce, entre deux essoufflements pour éviter le câble. Elle avait réveillé l'anaconda de milliers de volts et celui-là s'agitait à tel point qu'à chacun des déplacements de la callgirl, l'anaconda artificiel tentait de mordre sa chair.

La jeune femme se releva d'un dernier saut au sol, mais faillit se viander la seconde d'après. Une paire de talons fichue, une !
D'un élan énervé, elle fonça vers le disjoncteur. Elle se pendit au levier pour l'abaisser et éteindre toutes alimentations électriques.
Bon...ce n'était pas vraiment l'après-midi rêvée qu'on pouvait apprécié...mais au final...ce genre d'actions lui manquait bien trop dans la vie. Les clients vieux et riches payaient peut-être très bien les pourboires, certains jeunes pouvaient se trouver agiles, mais en général quand on se payait une callgirl, c'était soit que les clients n'étaient vraiment pas des bêtes de sexe, soit que les clients désiraient juste remplir un trou...manque dans leur vie... Elle n'avait aucune étincelle qui la passionnait, elle désirait des étincelles qui l'exciteraient, puissantes comme celles d'explosifs...

Une fois le levier abaissé, elle se laissa choir au sol, contre le mur, la sueur perlant sur le front.

"Goooosh... mon talon !"

Là, elle ne savait plus quoi faire, elle n'avait même pas regardé si le levier qu'elle venait de baisser était bien celui des câbles électriques...

Maître du jeu Nombre de messages : 16 Age : 44 Date d'inscription : 24/10/2008

Le courant est coupé partout.